mar. Oct 15th, 2024

APRÈS LA MORT DE CHARRAS, LINO (ALBAN LENOIR) ET JULIA (STÉFI CELMA) ONT PRIS
LA RELÈVE ET FORMENT LA NOUVELLE ÉQUIPE DE CHOC DE LA BRIGADE DES STUPS. BIEN DÉTERMINÉ À RETROUVER LES ASSASSINS DE SON FRÈRE ET DE SON MENTOR, LINO CONTINUE. SA TRAQUE ET NE LAISSERA PERSONNE SE METTRE EN TRAVERS DE SA ROUTE.

RETOUR SUR LE PHÉNOMÈNE BALLE PERDUE

La sortie de « Balle perdue » en 2020, (en pleine période de confi nement planétaire), est un véritable événement : le film sera visionné 37 millions de fois en à peine un mois ! Pour les différents protagonistes du projet, c’est un immense moment de surprise et de joie… Guillaume Pierret, le réalisateur en a été particulièrement marqué : « C’était à la fois incroyable et très virtuel ! Nous étions alors en pleine pandémie et, (de la promo au réactions du public), tout s’est fait à distance via le web… Mais j’ai lu avec attention les commentaires sur Youtube, les tweets ou les posts sur Facebook.

Alors, ayant démarré dans le court-métrage sur internet, j’étais déjà habitué à cela et j’adore lire les impressions des spectateurs et y répondre. Mais, là c’était décuplé à la puissance un million ! Je tiens à préciser que j’ai tout lu et que, (même si ça m’a pris des mois), j’ai répondu à tout le monde… Je me suis vraiment rendu compte à ce moment de la force de frappe de Netfl ix, cette capacité à toucher le monde entier au même moment avec un même fi lm. C’est extrêmement impressionnant… Pour tout vous dire, j’ai un peu eu l’impression de sortir un « Star Wars » !

Alban Lenoir, qui interprète le personnage de Lino dans les deux fi lms s’en souvient lui aussi encore très précisément : « Nous étions à la fois très heureux et assez déstabilisés en fait. Je me souviens qu’un jour à Dijon, une famille mexicaine m’a demandé une photo et moi j’ai cru qu’ils voulaient que je les prenne en photo alors qu’en fait, ils demandaient à ce que le cliché soit pris avec moi ! Ils m’appelaient « Lino »… La conséquence concrète, c’est que ce carton a déclenché beaucoup de propositions de rôles aux USA, (notamment dans une très célèbre franchise avec des voitures !), mais je les refuse pour l’instant… » Rémi Leautier, producteur des deux films : « Je n’ai pas compris… Par quel phénomène pouvions-nous être dans le club des fi lms les plus regardés au Mexique, en Argentine ou aux États-Unis ? Il ne faut pas se mentir : « Balle perdue » est un fi lm d’action simple, divertissant, avec une Renault 21 rouge ! Alors après l’étonnement, j’étais aussi très fi er car nous avions imaginé ce film pour qu’il plaise à un maximum de monde et je crois que le public a ressenti notre sincérité et le travail que tout cela a demandé… Vous vous rendez compte : 37 millions de vues en 28 jours ? C’est fou et ça a changé ma vie : j’ai arrêté le coaching et je suis devenu producteur à part entière… »

DE LA SUITE DANS LES IDÉES…

À partir de cet énorme succès, l’idée de se lancer dans une suite devient vite un objectif. Mais le timing apparait alors des plus serrés… Mais attention à conserver, préserver les fondamentaux comme l’explique Guillaume Pierret : « Le 1er film reste à mon sens un peu limité dans ses ambitions, compte tenu du budget dont nous disposions à l’époque, du temps de tournage et d’autres facteurs qui nous ont obligé à resserrer la production au maximum. L’expérience aidant et les moyens mis en Å“uvre sur le N°2 nous ont permis en quelque sorte de tourner une version boostée du premier film en allant beaucoup plus loin.» Alban Lenoir insiste sur la nécessité de creuser l’histoire et ses héros : « D’abord, il ne s’agissait pas de faire une suite pour faire une suite ! Guillaume a vraiment pris les commandes assez vite après la sortie du N°1 car il fallait livrer un script rapidement et nous ne pouvions pas perdre de temps… Je suis rentré dans le processus un peu plus tard. L’idée était de faire un film différent, plus gros encore mais en reprenant aussi la structure du 1er volet point par point. »
Le producteur Rémi Leautier confi rme : « Balle perdue 2 » faisait partie du processus et de la réflexion depuis l’origine du projet puisque la fin du 1er fi lm est très ouverte… Evidemment, Netflix ne pouvait rien nous promettre mais gardait l’option d’un N°2 en tête. Quant à nous, il était clair que nous avions très envie de continuer à raconter cette histoire. Le carton de « Balle perdue » a bien entendu précipité les choses… »

L’HISTOIRE DE « BALLE PERDUE 2 »

Restait ensuite à imaginer cette suite des aventures de Lino et Julia. Guillaume Pierret… « Nous voulions  plus de tension, plus d’action, plus de vitesse et moins de polar. L’enjeu était de nous concentrer sur la course folle et cathartique des personnages… Avec toujours au centre du récit nce personnage de Lino, incarné par Alban Lenoir : héros sacrifi ciel et tragique, obsédé par son désir de justice… Sur le premier fi lm, Lino évoluait dans une histoire peuplée de 7 personnages importants…
Il apparaissait donc comme une sorte de bourrin en quête de justice, sans qu’on sache vraiment quel était son parcours, son origine. Là, je voulais absolument le faire repartir à zéro en racontant vraiment qui est ce mec, pour ensuite le confronter à sa nature profonde, à qui il est réellement. Lino a le syndrome du sauveur. La vengeance ne l’intéresse pas, c’est la justice qu’il poursuit en effet… Je le vois comme un héros pur, fonceur, que rien ne peut arrêter… » Aux côtés de Lino, (et même presque face à lui souvent dans cette suite), on retrouve le personnage de Julia incarné par Stéfi Celma. La comédienne savoure l’évolution de son personnage… « Alors d’abord, Julia est devenue ncheffe ! 

C’est donc quelqu’un qui a fait ses preuves en s’affirmant… Dans le 1er volet, je dirais que sa personnalité n’était pas totalement définie. Là, on se rend véritablement compte que cette jeune femme ne lâche rien, c’est une vraie battante. Je dirais même que c’est une guerrière… Et puis je trouve que sa relation avec Lino est très intéressante. Ces deux-là sont comme chien et chat. Leurs rapports nsont confl ictuels mais il y a aussi beaucoup d’amour entre eux, à la manière d’un frère et d’une sÅ“ur. On nsait que jamais ils ne se laisseront mutuellement tomber… » Quant à Alban Lenoir, il peut à nouveau s’amuser avec un Lino lâché dans une intense nquête de justice et de vérité : « Là, nous voulions franchement pousser les curseurs mais sans trahir ce qui avait fait la réussite de « Balle perdue ».Je pense franchement que le pari est réussi avec, à mon avis, aucune scène d’action gratuite. Je disais constamment que l’on pouvait faire péter tout ce qu’on voulait mais qu’il fallait garder du sens ! D’un bout à l’autre, le spectateur reste avec Julia et Lino nen les accompagnant vers le but final… »

ACTION, ACTION ET ACTION !

Pour « Balle perdue 2 », l’équipe décide de pousser les choses un peu plus loin encore, que ce soit dans la narration ou dans les scènes d’actions… 

« Ca, c’est complètement assumé ! » explique Alban Lenoir, « En fait, Guillaume démarre toujours sur un principe de base : il imagine une énorme scène d’action et il enrobe ensuite autour le reste de son récit.» En terme d’identité visuelle, plusieurs références sont clairement assumées dans n« Balle perdue » 1 et 2, le tout orchestré par Morgan S. Dalibert, le Directeur de la Photographie :
« À chaque fois avec Guillaume, nous nous sommes ndonné 3 références de cinéma qui nous semblaient correspondre à notre histoire. Sur le 1er « Balle perdue » il y avait « Jack Reacher » de Christopher McQuarrie avec Tom Cruise, « Death sentence » de James Wan avec Kevin Bacon pour son côté très granuleux viscéral et « Elysium » de Niell Blomkamp avec Matt Damon pour son côté visuel à la fois nmécanique et solaire… Je me souviens que nous avions rassemblé une sorte de banque d’images un peu comme une grammaire cinématographique qui nous a servi de base graphique… En ce qui concerne « Balle perdue 2 », nous sommes surtout partis sur le film Netflix « Triple frontière » de J.C Chandor avec Ben Affl eck et Oscar Isaac et sur « Captain America, le soldat de l’hiver » des frères Russo navec Chris Evans pour leur traitement visuel d’une nlumière, certes ensoleillée, mais plus froide vers laquelle nous souhaitions aller… Dans notre suite, le personnage de Lino est encore plus confronté au mal et à la douleur donc il fallait qu’à l’écran on puisse voir cette évolution dans les décors, les paysages ou le ciel grâce à des tons un peu plus désaturés…
Même pour la mise en scène, nous voulions que le début de « Balle perdue 2 » soit assez léché avec des plans assez longs, des travellings et qu’au fur et à mesure de l’histoire, on aille vers quelque chose de beaucoup plus énergique… » Références encore : on pense parfois à « Mad Max » ou « Terminator » en voyant « Balle perdue 2 ».

Réaction du réalisateur Guillaume Pierret : « Ca me fait très plaisir, notamment pour « Mad Max » car j’adore les vieilles carlingues qui font un bruit impossible : ces véhicules que l’on a dévoyés pour mieux les préparer au carnage sur la route ! Vous évoquez le western et c’est un genre que j’apprécie car on y croise des personnages ou des grands espaces solitaires et mélancoliques où le danger npeut surgir à tout moment… Dans « Balle perdue », on ne sait jamais ce qui peut arriver sur ces longues routes désertes. Quant à « Terminator », on peut en effet y penser avec la poursuite en voiture dans le tunnel des égouts. Ce n’était pas voulu au début mais nnous avons fl ashé sur ce décor totalement dingue et il nous a paru évident qu’il fallait tourner ce genre de scène à cet endroit ! Les américains tournent ça à Los Angeles depuis longtemps, nous n’allions pas nous en priver en Occitanie ! »

UNE TRADITION FRANÇAISE DU CINÉMA D’ACTION

Ce style de production renoue avec une tradition tricolore du fi lm d’action qui s’est un peu perdue au fil du temps… David Julienne, le concepteur des cascades automobiles et des véhicules du film explique : « C’est un savoir-faire que nous avons un peu perdu, sans doute parce qu’on a fait de moins en moins de films d’action en France. Et puis la technologie des effets spéciaux a de son côté beaucoup progressé… C’est un formidable outil de travail mais ça fait du bien en effet de revenir naux sources et de réaliser ces scènes d’action en live. J’espère que ce mouvement va s’intensifier.
Je sais que les comédiens eux en ont envie. » Manu Lanzi, préparateur physique et concepteur des combats est sur la même longueur d’onde : « Qu’est-ce que ça fait plaisir de voir un film comme ça, bourré d’action… Nous avons essayé de mettre nos cerveaux de techniciens de côté pour juste nous laisser embarquer… Je trouve l’équilibre entre les scènes de baston et celles en voiture assez juste, nle tout étant très bien filmé. Guillaume est un formidable réalisateur, qui plus est entouré d’une formidable équipe.

Alors il serait présomptueux de penser ou de dire « nous avons relancé ce genre de films » mais il est vrai que la grande majorité des retours sur le premier nous a montré que les gens avaient envie de ce style de cinéma. Et je crois que « Balle perdue » a motivé certaines personnes du métier qui se sont dit « oui, on peut faire ce genre de films en France »… Rémi Leautier veut s’inscrire dans cette lignée : « Oui, nous nous en sentions les héritiers… Netfl ix nous a fait confi ance en sachant que notre expertise était la plus importante dans le projet, sans jamais tenter d’être intrusif. C’est une vraie preuve d’humilité… En tant que producteur, j’avais une sorte de responsabilité à être digne de cela en restant concentré et en faisant le meilleur film possible. Guillaume et moi avions en fait le sentiment d’être les maillons de la chaîne d’un cinéma qui avait bercé notre enfance… »

Pour les comédiens, renouer avec ce genre de cinéma fait immédiatement appel à des souvenirs de jeunesse. C’est le cas de Stéfi Celma : « Je pense que j’ai dû voir à peu près tous les « Fast and furious »,
j’adore la série des « Die hard » ou les Marvel… Le cinéma d’action fait vraiment partie de ma cinéphilie et je me suis éclatée à me retrouver sur le plateau de « Balle perdue » avec cette équipe passionnée. Ce sont des gentils, au bon sens du terme. La bienveillance, ça fait du bien : je retourne avec eux quand ils le veulent ! » Alban Lenoir lui aussi a grandi et s’est construit à travers ce genre de films d’action :
« Ah mais totalement et d’ailleurs j’assume : c’est « Bloodsport » avec Jean-Claude Van Damme qui m’a donné l’envie d’être acteur… C’est grâce à ce film que j’ai pratiqué les arts martiaux pendant 10 ans et je sais que sans cela, jamais je n’aurais décroché mes rôles dans « Antigang » ou « Un français »…
Ce côté physique a fait la différence pour que je sois choisi. »

 

 

UN BUDGET MAIS SURTOUT DES IDÉES !

Même dans ce style de production ultraspectaculaire tout n’est pas qu’une question d’argent, loin s’en faut. Il faut surtout de la volonté et de l’ambition comme l’analyse Rémi Leautier : « Nous avons un principe : à partir de tel budget, il faut qu’à l’écran on voie le double ! Netfl ix nous a poussé dans ce sens en disant « ok les gars, pour le N°1 vous sortiez de nulle part mais là vous êtes attendus au tournant »… Partant de cette pression, nous savions qu’il fallait tenir la promesse, sachant aussi que de toute manière nous n’aurions jamais les moyens suffi sants à nos rêves !
Alors soyons clair : oui nous avons eu un budget plus important pour la suite mais l’expérience du premier fi lm était plus importante que l’argent au final… Pour être concret, nous avions eu 38 jours de tournage pour « Balle perdue 1 » avec une équipe d’une soixantaine de personnes en permanence, (qui était monté à 98 sur la scène fi nale). Je m’en souviens bien car mon père était venu déjeuner à la cantine et m’avait dit « mais tu les payes tous ces gens-là ? » ! Sur « Balle perdue 2 », nous avons tourné 53 jours et l’équipe était presque toujours d’une centaine de personnes… »

 

 

UNE PRÉPARATION À LA HAUTEUR DE L’ENJEU

Les séquences physiques ont largement profi té au retentissement du 1er « Balle perdue » : pour cette suite, l’idée était de poursuivre dans la voie du réalisme, quitte parfois à frustrer certains comédiens au premier rang desquels Alban Lenoir ! « Alors c’est au-delà de la frustration : dans ces cas là, je boude ! J’ai l’impression qu’on me prend ma place… Sur ce fi lm, je crois que j’ai pu assurer la totalité des cascades physiques mais pour les scènes de voiture, j’ai mené une véritable guerre contre David Julienne pour être le plus possible au volant.

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