Love Lies Bleeding Kristen Stewart, Icône queer
Porté par Kristen Stewart et la révélation Katie O’Brien, le second film de Rose Glass raconte l’histoire d’amour tumultueuse entre deux femmes dans l’Amérique des années 1980. Au programme: des flingues, de la vengeance, des muscles et beaucoup d’amour.

Depuis son coming-out, Kristen Stewart s’évertue à rester le symbole queer qu’elle mérite d’être. Fini la petite femme fragile de Twilight, elle a petit à petit trouvé des rôles de plus en plus subtils et tortueux. Qu’il s’agisse de Personal Shoppers d’Assayas, du biopic sur Jean Seberg ou encore de Spencer de Pablo Larrain en Princesse Diana perdue.
Elle passe surtout un cap dans Happiest Season, comédie de Noël à priori inoffensive. Sauf que cette comédie raconte un couple de lesbiennes prêt à annoncer ses fiançailles lors des fêtes. Problème, l’une d’elle n’a pas fait son coming-out par peur de se confronter à sa famille conservatrice.
Il ne fait nul doute que Stewart, par son statut, permet de donner une visibilité unique à des films LGBTQI+. Et c’est ce qui arrive avec le très bon Love Lies Bleeding.
Le film raconte la rencontre entre une gérante de club de sport (Kristen Stewart donc) et une culturiste Jackie (Katie O’Brien) dans l’Amérique de la fin des années 1980. Le film regorge d’amour pour ces deux meufs seules contre tous, surtout quand le reste du monde s’avère dangereux avec des criminels, des corrompus et des mecs qui frappent leur femme. Love Lies Bleeding est donc en cela un magnifique film d’amour.
She’s Hulk
Mais pas seulement. Avec son histoire de vengeance et de violences (de tous les types) qui se développe, Love Lies Bleeding lorgne du côté du polar, du fantastique et même du film de super-héros. En effet, cette culturiste, Jackie, a quelque chose de Hulk, le personnage de chez Marvel. Hulk, c’est l’histoire d’un homme qui ne sait pas gérer sa colère et, une fois transformé en monstre vert, doit aussi gérer sa force. Jackie vit un peu la même chose (sans la transformation toute verte): mue par la colère et la pulsion criminelle, elle doit gérer ses accès de violence. Les gros plans sur les muscles bandés sont légion. Et plutôt que de virer au prêchi-prêcha moralisateur devant l’échec de la protagoniste à gérer ces troubles, le film embrasse avec elle sa violence.

Love Lies Bleeding est dans la digne lignée du précédent film de la réalisatrice Rose Glass: Saint Maud. Ce dernier rejouait les thèmes de l’horreur avec brio et révélait l’actrice Morfydd Clark (Galadriel dans Le Seigneur des anneaux: les Anneaux de pouvoir). Glass ne galvaude pas le terme de personnages féminin forts dans ces deux films. Et pour ce qui est de Love Lies Bleeding, c’est encore plus littéral.
