Wonka: l’auteur du livre Roald Dahl aurait-t-il détesté le film ?
Porté par Kristen Stewart et la révélation Katie O’Brien, le second film de Rose Glass raconte l’histoire d’amour tumultueuse entre deux femmes dans l’Amérique des années 1980. Au programme: des flingues, de la vengeance, des muscles et beaucoup d’amour.

Il faut dire que Roald Dahl, auteur de Charlie et la Chocolaterie paru en 1964, n’avait pas aimé la première adaptation de son roman. Non, le film de Tim Burton, sorti en 2005, n’est pas le premier film. En 1971, le réalisateur Mel Stuart s’est approprié l’histoire, et en a fait quelque chose de complètement différent.
Déjà , celui qui est au coeur, c’est Willy Wonka, et pas Charlie. Si bien que le film s’intitule Willy Wonka et la Chocolaterie. Le personnage principal est incarné par Gene Wilder, et ça non plus, ça n’a pas plu à Roald Dahl. En effet, il aurait trouvé trop « prétentieux » pour jouer le rôle. « Gene Wilder était plutôt trop doux et n’avait pas un avantage suffisant. Sa voix est très légère et il a ce visage plutôt chérubin et doux. Je pense que Roald a senti… qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas avec l’âme de Wonka dans le film. Ce n’était tout simplement pas la façon dont il imaginait les répliques prononcées », a affirmé Donald Sturrock, ami de l’écrivain et auteur de La vie de Roald Dahl.
D’autant plus que les musiques de Willy Wonka et la Chocolaterie n’ont pas aidé Roald Dahl à l’apprécier. Toujours selon Donald Sturrock, elles donnaient un côté « trop doux », à l’ambiance. En somme, le film est trop sentimental et ne parle pas du bon personnage. La version de Mel Stuart a d’ailleurs tellement déplu à l’écrivain qu’il s’est opposé à l’adaptation de la suite: Charlie et le Grand Ascenseur de verre.
Les ressemblances entre Wonka et le premier film Charlie et la Chocolaterie
Dans ce cas, il n’est pas difficile d’imaginer que Roald Dahl aurait probablement détesté Wonka, sorti le 13 décembre 2023. Si timothée Chalamet incarne un très bon Willy, que les images sont belles et l’ambiance générale assez sympa, le film est extrêmement enfantin, sentimental. C’est un film familial spécial fêtes de fin d’année.
Rien à voir avec la version de Tim Burton, par exemple, qui se veut beaucoup plus sombre et psychologique. Devant Wonka, on secoue la tête de gauche à droite au rythme des chansons et on rigole face aux blagues évidentes. La quasi-totalité des personnages est construit d’un optimisme lassant, et les méchants sont caricaturés dans le but de leur retirer toute once de brutalité. L’enfance du personnage principal a même été adoucie : il n’est plus élevé par son infâme père dentiste, mais par une mère aimante et fabricante de chocolats. D’ailleurs, la plupart des enjeux ne sont pas très profonds. L’orphelinat et la lutte de classes par exemple, ne sont traitées qu’en surface.


Le fait que la sympathie flotte sur le scénario en permanence n’aurait certainement pas plu à l’écrivain. Le fait que ce soit, encore, Willy Wonka au centre de l’intrigue non plus.
